******************** APPEL À SIGNATURES: NOS TERRES, NOS TERRITOIRES, NOS VIES NE SONT PAS À VENDRE!!************************

dimanche

APPEL À SIGNATURES


Nos terres, nos territoires, nos vies ne sont pas à vendre.

Pour stopper les accaparements de terres et la spoliation des communautés rurales et maritimes :

Nous, réunis en ce mois de juillet 2011, sur le plateau du Larzac pour célébrer le quarantième anniversaire de l’entrée en résistance des paysans, proclamons notre profonde indignation envers les innombrables spoliations et expropriations massives dont sont victimes dans le monde entier des populations rurales et maritimes pour causes de spéculation foncière, de monocultures industrielles, de production d’agrocarburants, de mines à grande échelle, de pêche industrielle, de tourisme, d’urbanisation.

Ce phénomène, par son ampleur et sa nature, revit de nos jours un caractère particulièrement dramatique et fait courir des risques majeurs à l’humanité (la Banque Mondiale Èvalue à cinquante six millions d’hectares la surface accaparée en quelques mois).

- il est en premier lieu responsable de l’exode rural, de l’émigration de vastes couches de populations, de l’hypertrophie urbaine, du cortège de souffrance indicibles qui en découlent, et de déséquilibres sociopolitiques ingérables.

- il piétine des communautés présentant souvent de fortes identités ethniques, Ècologiquement exemplaires, socialement stables,  et porteuses de savoir-faire et de valeurs inestimables

- il néglige le caractère limité des ressources naturelles, des espaces, de l’eau, et de la faculté de réponse des écosystèmes aux agressions.

- il ignore la législation internationale et les avancées du Droit environnemental et du Droit indigène.

- il va à l’encontre des grandes conquêtes éthiques de l’esprit humain survenues depuis la deuxième guerre mondiale, telles que la Déclaration Universelle des Droits Humains.

Nous refusons de nous résigner à tant de souffrances des uns, de mépris des autres, de méconnaissance et d’indifférence de la plupart et, en définitive, de la négation  pure et simple d’une partie de l’humanité.

La logique de l'argent comme moteur central de l’activité humaine met en cause les éléments les plus fondamentaux de la vie en société monde.

Nous n'acceptons pas que l'on spécule sur l'alimentation et sur la faim d'une partie de l'humanité.

Nous refusons la destruction des ressources naturelles, de la biodiversité, de territoires entiers, l'atteinte à  la sécurité et à la souveraineté alimentaires et, en définitive, à la vie de ces communautés.

Résister aujourd'hui contre les accaparements de terres, contre les spoliations de ressources naturelles et de territoires, c'est éviter de prolonger un développement destructeur pour l'humanité.

Une nouvelle civilisation est nécessaire, prenant en compte les limites des ressources naturelles, en cherchant une nouvelle relation entre les hommes et la nature, une nouvelle relation des hommes entre eux.

Nous incitons les organisations internationales à mettre en place une législation qui protège les communautés paysannes et indigènes, et les Etats à donner à ces dernières les moyens de travailler dignement au bien commun et à la transition vers une société plus viable et équitable.

Nous considérons l’appel de Dakar sur les accaparements de terres comme l’une des bases de convergence pour l’action et la réflexion.

Ici, aujourd’hui sur le Larzac, en signant solennellement ce texte, nous nous engageons ensemble dans une voie de résistance et de solidarité.

A La Banquière du Larzac, le 17 juillet 2011.


MERCI DE SIGNER L'APPEL SUR:

http://www.petitiononline.com/AITC/petition.html

lundi

MANIFESTE


En 1971, 103 paysans du Larzac s'engageaient à ne jamais vendre leurs terres, face au projet d'extension du camp militaire de 3000 à 17 000 ha. Cet engagement fondateur a été soutenu pendant plus de dix années par un formidable mouvement Larzac. En mai 1981, François Mitterrand, nouveau Président de la République a tenu son engagement d'arrêter ce projet.

Mais depuis les années 70-80, le vent de la libéralisation économique s'est développé au niveau mondial. Un modèle de développement hyper consommateur en matières premières,  en ressources naturelles s'est imposé au niveau de la planète aussi bien dans les pays développés (USA, Europe, Japon...) que dans les pays en transition (Chine, Inde, Brésil....).  Les capitaux se déplaçant de plus en plus librement à travers la planète, en recherche de profit à court terme, se sont abattus sur les terres agricoles, sur les matières premières  agricoles, sur les ressources halieutiques, minérales ou naturelles.

Des communautés rurales et maritimes vivent et travaillent, depuis de nombreuses générations, sur des terres agricoles,  des territoires, des espaces littoraux qu'elles ont gérés avec des règles et normes juridiques attachées à leur histoire, à leur expérience, à leur tradition. En s'appuyant sur d'autres normes élaborées au niveau national ou international avec la complicité des états, des groupes de pression variés imposent un autre système juridique dépossédant ces populations de leurs droits ancestraux, de leurs droits liés à un usage prolongé et collectif de ces ressources naturelles. L'ouverture de la possibilité d'acheter des terres, des territoires, des droits de pêche avec l'accord et la complicité des états, permet  ainsi à des entreprises, des fonds d'investissement, à des états, à des personnes privées « d'exproprier légalement » des familles paysannes, des communautés rurales et maritimes. Ainsi plus des 50 millions d'ha ont été perdus par des familles agricoles. Des territoires entiers ont été soustraits à des milliers de communautés rurales. Des communautés maritimes ont perdu les droits d'accès à des zones de pêche qui ont été vendues à des entreprises de pêches industrielles. De  larges espaces maritimes ont été aussi  dévastés par la pêche industrielle. Ceci a un impact en terme de ressources halieutiques disponibles  sur des zones plus larges où pêchent les bateaux de pêche artisanale.

Avec la fièvre actuelle des concessions minières  (uranium, or, argent, lithium...) et pétrolières octroyées sans concertation avec les populations,  l'impact  de l’exploitation sur la qualité des eaux, des sols, de l'air est en général terrible. Les grandes compagnies multinationales qui sont le plus souvent à l’origine de ces projets, ne s'embarrassent pas de précautions en matière de respect du droit des communautés.

Ce sont donc des écosystèmes entiers qui sont menacés et les conditions de vie des communautés qui sont menacés de destruction pour permettre à ces  capitaux  internationaux ou nationaux de prospérer, pour permettre à la société  de sur-consommation de continuer à se développer de manière suicidaire pour l'humanité. – contracter avec le paragraphe précédent- C'est le modèle d'agriculture, de pêche, de vie des territoires destinés à nos modèles de consommation de plus en plus  concentrés en milieu urbain qui est en débat.

Face à ces processus mondialisés d'accaparement et de spoliation des communautés, partout dans le monde, des communautés rurales et maritimes luttent contre ces pouvoirs. Ces luttes locales en réponse à la mondialisation destructrice, sont une richesse pour construire de l'intelligence collective, de la reliance, la vie à partir de ces luttes, redéfinir les besoins de nos sociétés et de nouvelles formes de démocratie :   il y a nécessité de construire  des alliances multiniveaux :national, régional, international de manière à créer un cadre de nouvelles régulations, de formes juridiques qui permettent de protéger les territoires de la planète d'un désastre collectif concernant l'accès et la gestion de ces ressources naturelles,  la sécurité alimentaire…

Entre la solution du tout état et celle de la privatisation à tout prix qui donne l’accès libre aux ressources naturelles, on propose la gestion des ressources naturelles et  des territoires en biens communs comme les communautés pratiquent le plus souvent avec succès et intérêt pour elles-mêmes et comme elles sont en capacité de le faire pour la société actuelle et pour les générations futures si on reconnaît leurs savoirs et leurs droits. C'est ce que démontrent de nombreuses études, travaux qui sont reconnus au niveau international. (cf. les travaux de Elinor Orstrom qui a obtenu le prix Nobel d'économie sur ces questions de gestion en bien commun) .

Aujourd'hui, alors que l'on pensait le Larzac exclu de nouveaux projets destructeurs du territoire, des ressources naturelles, est apparu le projet d'extraction du gaz de schiste. La  population de la région comme dans d'autres lieux de France et d'Europe est mobilisée. C'est une bonne chose. Mais on s'aperçoit qu'ici, comme ailleurs, au dessus de la tête des citoyens et des élus, on essaye de faire passer des projets mortifères à moyen et long terme.

C'est pour toutes ces raisons mais aussi à l'occasion de  l'anniversaire de l'engagement de la lutte du Larzac en 1971, de la victoire de 1981, en lien aussi avec la lutte actuelle contre les gaz de schistes, qu'en présence  de représentants de luttes, de communautés rurales et maritimes du monde  nous nous mobiliserons les 13-17 juillet pour échanger, pour comprendre, pour résister, pour imaginer, pour proposer, pour créer, pour marcher, pour nous engager, pour créer un cairn, un « pierres mani », pour tisser des liens de vie pour maintenant et demain.

dimanche

PROGRAMME


Jeudi 14 juillet à Nant

À 17 heures :

Conférence débat DE Michel Merlet (Directeur de AGTER) « Les grands enjeux des accaparements de terres dans le monde. Le rôle des multinationales et les besoins de régulations aux différents niveaux. »  Salle du Domaine di Roc Nantais (Relai Soleil) à Nant.

Retransmission sur Radio larzac Millau 87.8 et la Couvertoirade 98.6 et sur les site www.terre-citoyenne.org

À 21 heures
Films documentaires sur le thème des accaparements de terres agricoles, dont un film de lutte sur la situation au Mali,  en présence de Ibrahima Coulibaly (Pdt de l'organisation paysanne la CNOP Mali) , de Chantal Jiacovetti. Salle du domaine Nantais (Relais Soleil) .

Vendredi 15 juillet à Nant

A 17 heures
Conférence-débat de José Bové (Député Européen) sur les spoliations des communautés rurales et maritimes liées aux projets miniers, d'infrastructures. Le cas du gaz de schiste en France et à Nant.  Salle du domaine Nantais (Relai Soleil)


Retransmission sur Radio larzac Millau 87.8 et la Couvertoirade 98.6 et sur les site www.terre-citoyenne.org
A 21 heures
Film documentaire: « A ciel Ouvert » sur la lutte des indiens Kollas (Puna Argentine) contre les spoliations qu'ils subissent avec le développement  des mines d'argent. Avec la présence de la réalisatrice Inés Compan et d'acteurs locaux Reinaldo Sajama, Roger Moreau impliqués dans ces luttes locales (argent, uranium, lithium...) à la salle de Cinéma de la ferme de Brunas (Nord Ouest Larzac)
 

Samedi 16 juillet à Nant. Lieu à confirmer!

Conférences et ateliers.

10h-12h30. Conférence: pistes stratégiques d'actions et de propositions:    

-   l'accaparement des terres agricoles avec Michel Merlet (AGTER) et un représentant de la Confédération Paysanne pour Via Campesina.
-   la spoliation des communautés rurales/ ressources naturelles (Assoc des Populations de Montagnes du Monde.  APMM)
-   la pêche industrielle et extractive (Le Forum Mondial des Pêcheurs et Travailleurs de la Pêche)
-   le  gaz de schiste au Canada et en France avec Serge Fortier (Membre du comité de la coalition québécoise pour le moratoire sur les gaz de schiste) et un membre de la Coordination des collectifs contre le gaz de schiste France. 

15h-17h30. Ateliers parallèles à partir de témoignages sur la situation dans différents pays, dans différents continents.
Le droit des communautés, les impacts sur les populations et sur l'environnement, la capacité de modifier les politiques publiques nationales, régionales, internationales, les pouvoirs financiers, les multinationales. Quelles stratégies à proposer au niveau local et global ? Témoignages d'Argentine, Bolivie, Mali  (mines), de France et Canada (Gaz de schistes), Mali, Tchad, Brésil, Guatemala, Bénin, Sénégal, Equateur (terres agricoles), Barrages (Chili), Ouganda, Tanzanie, Sénégal, Mauritanie, Bénin, France  (pêche industrielle et pêche artisanale) 

18h30. Synthèse des ateliers et propositions des organisateurs.  

Retransmission sur Radio larzac Millau 87.8 et la Couvertoirade 98.6 et sur les site www.terre-citoyenne.org

21h : Soirée avec des groupes de musiciens locaux et les participants à ces journées, à Nant.

Dimanche 17 juillet à 10 heures au Larzac

Marche Larzac Terre Citoyenne (1971- 81 - 2011)
- A 10 heures , à la Bergerie de la Blaquière du Larzac. Lecture et signature d'un texte d'indignation/engagement/propositions contre la dépossession au niveau mondial des paysans, des pêcheurs, des populations autochtones de leurs terres et des ressources naturelles qui les font vivre. Ce texte fait le lien avec le Serment des « 103 » signé en 1971 par les paysans du larzac refusant de vendre leurs terres. 

- A 11 heures, Marche sur le Larzac depuis La bergerie de la Blaquière vers les Conques (site des rochers d'escalade) 

- Construction d'un « Montjoia » de pierres citoyennes (ou « cairn ») avec des pierres sèches ou gravées apportées par les participants, venant de France et du monde pour marquer l'anniversaire de la lutte du Larzac, signifier notre indignation et affirmer notre engagement pour lutter contre ce processus « d'expropriation » des communautés rurales et maritimes du monde. 

- Pique nique vers 13 heures.

Journées organisées par l'Association Pour l'Aménagement du Larzac, la Confédération Paysanne de l'Aveyron,  l'Alliance Internationale Terre Citoyenne (AiTC) , l'Association des Populations de Montagnes du Monde (APMM) , l'Association pour l'Amélioration de la gouvernance de la terre, de l'eau et des ressources naturelles (Agter),

Avec le soutien du Forum Mondial des Pêcheurs et Travailleurs de la Mer, la Fondation Charles léopold Mayer (www.fph.ch)

Avec la participation de représentants d'organisations de paysans, de pêcheurs, de peuples autochtones, de populations de montagnes, d'ong d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Asie...: Brésil, Argentine, Bolivie, Equateur, Guatemala, Sénégal, Bénin, Mali, Tchad, Tanzanie, Ouganda, Mauritanie, Madagascar, Vietnam, Albanie, Canada, Espagne, France.  Participation d'acteurs impliqués dans la lutte contre l'exploration du gaz de schiste